France 2 – « Il sera toujours avec moi », enterrer son chien avec soi, une possibilité bientôt autorisée en France ?

Pouvoir être enterré avec son chien ? C’est possible dans certains pays d’Europe, mais pas encore en France. L’idée fait pourtant son chemin.

 

Petits ou grands, chiens de race ou bâtards, poilus ou pas, des dizaines de chiens gambadent chaque jour dans un parc sous l’œil attendri de leurs propriétaires. « C’est une partie de notre vie, les animaux. Donc, quelque part, c’est une extension de nous« , indique un propriétaire de chien. Mais ces compagnons vivent bien moins longtemps que les humains. Huit à quinze ans pour un chien, dix à vingt ans pour un chat. À la mort de leur animal, certains maîtres choisissent de l’inhumer(Nouvelle fenêtre), comme ici à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), dans le premier cimetière animalier au monde. Il date de 1899.

 

En France, un animal de compagnie ne peut pas reposer aux côtés de son maître, c’est interdit. Au grand regret des propriétaires de Lancelot, leur bulldog est mort en mai dernier. « Si j’avais, par exemple, un tombeau familial ou quelque chose de cet ordre-là, j’aurais choisi de l’enterrer à cet endroit-là, avec nous« , confie l’ancienne propriétaire.

 

Ce souhait, une star l’avait aussi émis en août dernier. Alain Delon voulait que son dernier chien, Loubo, repose à ses côtés. Le chien a finalement survécu au maître. Mais le débat n’est pas anecdotique. À l’heure où un foyer sur deux possède un chien, un chat ou un lapin, une vingtaine de députés, dont Olivier Falorni, ont proposé de légiférer pour que l’on puisse être enterré avec son animal de compagnie. « C’est finalement de permettre à des hommes et des femmes qui ont explicitement exprimé ce vœu de leur vivant de pouvoir être inhumés avec leur animal de compagnie. Alors, je précise bien, avec l’urne cinéraire de leur animal de compagnie« , développe l’élu.

 

Être enterré avec les cendres de son animal préféré, c’est possible en Allemagne, au Royaume-Uni, en Suisse, et depuis un an en Belgique. À 50 km de Bruxelles, se trouve un crématorium pour animaux pratique 5 à 7 incinérations par jour. Claude Francotte vient y dire adieu à son chien Max. Il était son seul compagnon depuis le décès de son épouse. Dans une heure et demie, il repartira avec les cendres. « Il va être placé dans une urne que je vais mettre sur un meuble chez moi. Donc, il est à côté de moi, il est dans la maison. Le jour où moi je partirai, il viendra avec moi dans mon cercueil. Voilà. C’est ce que j’adore faire. Il sera toujours avec moi« , se rassure Claude Francotte.

 

Si la Belgique a décidé de légiférer en ce sens, c’est pour unifier une pratique qui était déjà tolérée localement. « Comme les cendres sont stériles, il n’y avait aucune incompatibilité à le faire. Et le fait que ça soit réglementé incite de plus en plus les gens à le faire », indique Michel Thirionet de Cremanina Respect.

 

Les Belges qui souhaitent être enterrés avec leur animal de compagnie doivent le stipuler dans une déclaration de dernière volonté à déposer en mairie. Un exemple que la France pourrait suivre bientôt.

 

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo ci-dessous pour la regarder en intégralité.