France Bleu – Fin de vie : « cette loi, c’est un renforcement de l’autonomie pour les patients »

Avant la présentation d’un projet de loi en décembre, le professeur René Robert plaide, lors d’une rencontre-débat organisée ce lundi soir à Rochefort, pour une nouvelle loi sur la fin de vie, qui permette aux patients de choisir leur mort. Avec plusieurs garde-fous.

 

Il faut une nouvelle loi sur la fin de vie, le professeur René Robert en est désormais convaincu. Lui qui a travaillé toute sa carrière en réanimation, service hospitalier où sont soignés les cas les plus graves, participe ce lundi soir à Rochefort, à une rencontre-débat sur le thème : « Fin de vie, quelle nouvelle loi ? », alors que le projet de loi promis par Emmanuel Macron et le gouvernement doit être présenté en conseil des ministres avant la fin de ce mois de décembre.

 

René Robert, professeur des universités, praticien hospitalier tout juste retraité, après s’être satisfait des lois Léonetti, puis Claeys-Léonetti, qui ont créé de nouveaux droits pour les patients, est désormais convaincu qu’il faut aller plus loin ; à conditions de créer des garde-fous. « Il faut comprendre que cette loi, ce n’est pas un pouvoir supplémentaire qui serait donné à certains médecins. Cette loi, c’est un renforcement de l’autonomie pour les patients. Car ce sont les patients qui le demandent, et qui disent : moi, si je suis dans ces conditions, c’est-à-dire : j’ai une maladie incurable, je souffre, et mon pronostic vital est engagé, non plus seulement à court terme, comme le disaient les lois précédentes, mais à court ou moyen terme, et bien je veux avoir le droit à cette aide à mourir. C’est une demande explicite du patient, exprimé oralement ou par le biais de ses directives anticipées ».

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« Le deuxième garde-fou, c’est qu’il faut éviter les dérives. Donc, cette demande explicite, elle doit être répétée par le patient, et il faut qu’elle soit acceptée par une collégialité de soignants, pour pouvoir dire ‘oui, on est d’accord, dans ces conditions, le patient pourrait avoir le droit à une aide active à mourir ». Enfin, René Robert estime qu’un troisième garde-fou, indispensable, sera une clause de conscience pour les soignants qui refusent de provoquer la mort.

 

Il estime par ailleurs qu’« il faut renforcer les compétences en soins palliatifs ». « Le message, c’est : le malade ne doit pas mourir seul. Et pour ne pas mourir seul, il doit mourir accompagné, et mourir bien accompagné, quelle que soit la façon dont on procède pour cet accompagnement de fin de vie. L’objectif, c’est vraiment : diminuer la souffrance, et accompagner le mieux possible les patients dans leur toute fin de vie ».

 

« Fin de vie : quelle nouvelle loi ? », rencontre-débat à 18 heures ce lundi 4 décembre, au Palais des Congrès de Rochefort, en présence également du président d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, Jean-Luc Roméro-Michel, ainsi que des députés de Charente-Maritime Anne-Laure Babault et OIivier Falorni – Olivier Falorni qui est le président du groupe d’études sur la fin de vie à l’Assemblée nationale.

 

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