France Bleu – Logement : La Rochelle reconnue en zone « hyper-tendue »

C’est une reconnaissance des difficultés pour se loger à La Rochelle. Selon une indiscrétion du député Olivier Falorni, le gouvernement s’apprête à classer La Rochelle en zone A, « hyper-tendue ». Classement qui devrait faciliter l’accès au logement social et relancer la construction de HLM.

C’est imminent, selon le député Modem-Indépendants de la Charente-Maritime, Olivier Falorni : le gouvernement s’apprêterait à classer La Rochelle en zone A, zone « hyper-tendue » pour le logement au niveau national, comme Lyon ou la Côte-d’Azur. Les élus guettent la publication de l’arrêté ministériel au Journal officiel. Jusque-là, La Rochelle était classée juste au cran du dessous, en B1. Ce classement en zone A devrait aussi concerner Aytré et Châtelaillon-Plage. Cela devrait faciliter l’accès des habitants au logement social, mais aussi relancer la construction de HLM.

 

Etre classé en zone A, c’est d’abord symbolique. La reconnaissance d’une évidence, pour le député Modem et Indépendants de La Rochelle-Ré Olivier Falorni : « sur La Rochelle, on trouve des T3 en location vide à 1.200 euros ! Comment voulez-vous qu’une famille ou un jeune couple puisse se loger à ce prix-là ? » Malgré les efforts des élus locaux, les foyers modestes sont toujours renvoyés vers les extérieurs, parfois en dehors du territoire de l’agglo.

 

Première conséquence concrète du classement : des personnes supplémentaires vont pouvoir prétendre à un logement social, grâce à un relèvement des plafonds de revenus. Voilà qui va dans un premier temps faire gonfler encore la liste d’attente, déjà record : 11.000 personnes sont actuellement en attente d’un logement HLM à La Rochelle.

 

Mais ce classement devrait aussi débloquer une demande des bailleurs sociaux : appliquer des loyers plus élevés sur leurs programmes neufs. Nécessaire selon l’élue Marylise Fleuret-Pagnoux, présidente de l’office HLM communautaire : « avoir des loyers un peu plus élevés permet d’équilibrer les opérations. Aujourd’hui il y a des opérations qui sont bloquées ». La faute à la flambée du coût de la construction, qui s’ajoute à des prix du foncier stratosphériques. Dommage que d’autres communes de la première couronne rochelaise ne puissent pas bénéficier de ce classement, regrette l’élue.

 

Marylise Fleuret-Pagnoux qui se veut encore prudente, tant que la nouvelle n’est pas officielle. Autre espoir : que ce classement renforce le projet de réglementer les meublés de tourisme. Réglement anti-Airbnb retoqué pour l’instant par la justice« le juge de Poitiers ayant considéré précisément que nous n’étions pas en zone tendue, rappelle Marylise Fleuret-Pagnoux, par ailleurs vice-présidente de l’agglo chargée de l’habitat. Je vois pas désormais comment un juge pourra continuer à le dire. »

 

Une lutte contre Airbnb qui doit aussi passer par la fiscalité, souligne Olivier Falorni. « Avec un dégrèvement qui va de 50 à 71% pour les investissements dans les meublés, et seulement 30% pour les locations vides, précise le député de la Charente-Maritime, on voit bien l’intérêt des bailleurs pour les meublés de tourisme… » Un combat que le député promet de mener dès cet automne lors de l’examen du budget de l’Etat pour l’an prochain, main dans la main avec d’autres parlementaires venus de « zones tendues ».

 

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