Le Monde – Pour la prise en charge des mensualités du crédit immobilier par l’assurance emprunteur des familles d’enfants gravement malades

Dans une tribune au « Monde », 185 députés et 85 associations demandent aux assurances et banques de prendre en charge le crédit immobilier des parents contraints de réduire leur activité professionnelle face à la maladie grave d’un enfant.

 

Chaque année en France, environ dix mille familles doivent réduire ou cesser brutalement leur activité professionnelle pour accompagner leur enfant touché par un cancer, une maladie grave ou un accident de la vie. Si l’Etat les accompagne en accordant certaines aides telles que l’allocation journalière de présence parentale (AJPP) ou l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), l’arrêt de leur activité combiné au faible montant de ces aides conduit généralement à une baisse significative des revenus, alors même que les charges ne baissent pas, ou pire, qu’elles augmentent.

 

Certaines associations caritatives, souvent portées par des bénévoles, interviennent de façon ponctuelle. C’est ainsi que des difficultés financières apparaissent dans toutes les couches de la société, des familles monoparentales ou modestes aux classes moyennes, impactant l’enfant malade mais aussi la fratrie. Parmi ces familles, près d’un tiers disposent d’un crédit immobilier. Celui-ci représente généralement la première source de dépenses du foyer. En 2021, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) estimait à 193 000 euros le montant moyen des emprunts immobiliers sur une durée de vingt ans, avec une mensualité avoisinant les 1 000 euros. Cette charge ne cesse d’augmenter.

 

Si l’assurance peut prendre en charge les mensualités de crédit immobilier en cas de maladie grave ou d’un handicap de l’emprunteur, rien n’est prévu lorsqu’il s’agit d’une situation équivalente pour son enfant. Et ce, même si l’emprunteur n’a pas d’autre choix que de cesser son activité professionnelle pour accompagner son enfant confronté à des actes médicaux lourds et anxiogènes. Rien n’est prévu non plus pour les parents accompagnant les enfants en fin de vie, notamment dans le cas d’un cancer pédiatrique, une pathologie qui emporte chaque année cinq cents enfants en France, soit l’équivalent de vingt classes d’école.

 

Face à cette situation, l’association Eva pour la vie et la fédération Grandir sans cancer ont sensibilisé les pouvoirs publics mais aussi les assureurs. Nous saluons l’action de CNP Assurances et de La Banque postale qui ont décidé d’agir en incluant systématiquement dans leurs nouveaux contrats une garantie « aide à la famille » sans hausse des cotisations.

 

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