Le Phare de Ré – À l’Ehpad, l’unité protégée “pérennisée”… et après ?

Après celle des deux autorités de tutelle (agence régionale de santé et Département, lire notre édition du 22 novembre), voilà une nouvelle opposition de poids à la fermeture de l’unité protégée de l’Ehpad (établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes) de Saint-Martin-de-Ré. Elle a « vocation à être mieux pérennisée », indique dans un courrier la ministre des Solidarités Aurore Bergé. commente Lionel Quillet le 14 décembre, en dévoilant la lettre aux conseillers communautaires pendant la séance.

 

« Rien n’est gagné », prévient pourtant de suite le président de la communauté de communes (CdC). Car, comme le fait remarquer Didier Guyon, la ministre ne dit rien de la baisse programmée à 102 lits des autres services de l’Ehpad. « La problématique, et vous l’avez bien posée, des ressources humaines et du recrutement va rester, tout comme le problème de budget », avance le conseiller maritais. Une « parfaite réflexion » selon Lionel Quillet, qui compte « tout remettre sur la table » le 21 décembre lors d’une réunion prévue avec la direction et les autorités de tutelle.

 

Lionel Quillet compte notamment demander « où sont passés » les 4,5 millions d’euros payés en 2008 au groupe hospitalier (rachat au groupe hospitalier de l’ancienne maison de retraite par la CdC) et qui n’ont semble-t-il pas bénéficié à la structure martinaise. « Je suis d’accord avec ce que tu sous-entends. Depuis la fusion, La Rochelle s’est servi et a fait la sangsue sur le dos de l’île de Ré », approuve pleinement le maire flottais Jean-Paul Héraudeau.

 

Saluant cet appui, Lionel Quillet ne manque pas de remercier la Première ministre Élisabeth Borne (qu’il avait interpellée et qu’il perçoit derrière l’intervention d’Aurore Bergé) et la présidente du Département Sylvie Marcilly. « Je pense qu’on va y aller tous solidaires. » Ce front commun comprend également Olivier Falorni, qui avait lui aussi sollicité le gouvernement. Dans un communiqué, le député se réjouit d’une « première victoire » (avec la lettre de la ministre), tout en appelant à la vigilance sur la capacité d’accueil de l’Ehpad.

 

Le nombre de lits, et donc de personnels, c’est aussi le nouveau combat de la CGT du groupe hospitalier. « Le maintien d’une offre de soins pour la population atteinte d’Alzheimer, c’est une bonne nouvelle. Mais avec combien de places ? », s’interroge son secrétaire général Emmanuel Dallière mardi 19 décembre, lors d’une nouvelle matinée de mobilisation sur place. Après le départ de 6 résidents (4 dans d’autres ailes et 2 retournés chez eux), ils sont 12 actuellement dans l’unité protégée, soit le seuil minimal fixé initialement. « On préférerait maintenir à 24, comme ça a longtemps été le cas, avec les financements correspondants », propose le syndicaliste.

 

Concernant l’autre partie de l’Ehpad, là aussi le flou demeure. D’après Emmanuel Dallière, la direction envisagerait « une fermeture de 20 lits »… sans qu’il sache dire si ce chiffre englobe la baisse prévue pour atteindre 102 lits ou s’il s’agit de suppressions supplémentaires. « C’est l’omerta, la direction ne communique pas. » Dans l’attente de la réunion du 21 décembre, le syndicaliste prévient : « La structure ne sera plus viable en dessous de 100 lits. »

 

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