Le Phare de Ré – Saint-Clément-des-Baleines a soufflé ses 150 bougies

Anniversaire. Les Villageois étaient en nombre lundi 11 mars pour fêter leur commune.

 

Les Villageois et les Villageois de cœur n’auraient manqué cela pour rien au monde. La salle du Godinand est comble ce lundi 11 mars, pour le premier rendez-vous des 150 ans de Saint-Clément-des-Baleines. C’est en musique et avec les percussions corporelles du Club villageois que s’ouvre cette cérémonie.

Lina Besnier, maire de la commune, ne cache alors pas son plaisir, remerciant les personnalités présentes : le préfet Brice Blondel, le secrétaire général de la préfecture Emmanuel Cayron, le député Olivier Falorni, le président de la communauté de communes Lionel Quillet et les maires invités de l’île de Ré. D’anciens maires villageois (Jacques Neveur, Katia Puaud Noyer et Gilles Duval) sont également assis au premier rang.

 

Entamant son discours par un rappel de l’histoire de la commune, Lina Besnier évoque les cinq villages du faubourg d’Ars : La Tricherie, Le Chabot, Le Griveau, Le Gillieux et Le Godinand. Au milieu du XIXe siècle, « ils sont éloignés du bourg, de sa vie économique, administrative et culturelle », avance l’édile. Elle rappelle les nombreuses difficultés : trois heures de trajet à pied pour rejoindre l’école ou s’asseoir sur les bancs de l’église.

Les disputes sont fréquentes entre le maire d’Ars et les Villageois qui réclament une école et un lieu de culte. En 1842, la construction de l’église par les Villageois, initiée par l’abbé Bobard, est un premier pas. Ils finissent par demander leur indépendance. Le 11 mars 1874, la commune de Saint-Clément commence son existence propre. Il reste aux Villageois à écrire leur propre histoire.

Cette histoire est multiple. Le viticulteur villageois Jean-Jacques Enet, président d’Uniré, prend alors la parole pour revenir sur son parcours et l’évolution de l’agriculture à Saint-Clément.

 

Il en profite pour glisser un mot sur son importance : « Nous sommes les jardiniers de l’île de Ré. On dessine le paysage, cela permet aux touristes d’avoir des pistes cyclables qui sillonnent les vignobles et les champs. Nous ne sommes plus que trois agriculteurs à Saint-Clément, il faut absolument renouveler les générations. »

William Giraudeau, fils de marin-pêcheur et petit-fils d’agriculteur, raconte la vie quotidienne dans les années 1950 et l’importance des écluses à poissons. « Vers 1950, on en dénombrait cinq sur le littoral de Saint-Clément. La vie des Villageois s’organisait par rapport aux heures des marées et au fonctionnement des écluses. Dans chaque famille ayant droit, une personne se libérait des travaux des champs ou autres pour aller pêcher ou rebâtir une brèche si nécessaire, car ces écluses étaient vitales. De ces cinq écluses, il ne reste plus aujourd’hui que Moufette, qui a du mal à résister aux assauts de la mer, malgré la surveillance et le travail acharné d’une petite équipe », souligne-t-il.

 

D’hier à aujourd’hui, il n’y a qu’un pas. Lina Besnier dresse ensuite le tableau actuel du village, citant les commerces du bourg et ceux du phare des baleines. « Avec neuf restaurants et un traiteur, on aime bien manger ici », sourit-elle. La maire parle de logement, « un défi », et de l’école, « sans laquelle une commune n’est plus tout à fait une commune ». Elle revient sur les « quarts d’heure de gloire » de la commune, avec les réceptions des présidents Sadi Carnot et François Mitterrand et le tournage du Jour le plus long.

« Cet anniversaire méritait bien un livre », ajoute-t-elle, laissant la parole à Christophe Penot et Hervé Roques avant de dévoiler le blason de la commune (lire encadrés). Après un dernier mot de ses prédécesseurs, Lina Besnier libère l’assemblée. Un vin d’honneur et des mignardises réalisées par le traiteur villageois Envie régalent alors les Villageois, avant qu’un feu d’artifice ne termine la soirée.

 

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