Libération – Loi sur la fin de vie : Olivier Falorni pressenti pour rapporter et prié de rassurer

Le député MoDem, spécialiste du sujet, devrait être nommé rapporteur de la commission spéciale du projet de loi attendu pour le 10 avril en Conseil des ministres. Militant de longue date d’une aide active à mourir, il sera chargé de rapprocher les points de vue au sein, notamment, de son camp.

 

Annoncé par le Président, le 11 mars, dans une interview Libé-La Croix, le projet de loi sur la fin de vie doit être présenté le 10 avril en Conseil des ministres. Sur ce sujet si sensible, les macronistes surveilleront l’hémicycle comme le lait sur le feu. Les présidents des trois groupes de la majorité ont commencé à discuter de la distribution des rôles. Ancienne ministre déléguée chargée des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo (Horizons), qui a beaucoup travaillé le dossier quand elle était au gouvernement, est pressentie pour présider la future commission spéciale de 70 membres, qui examinera le texte en mai. Pour le poste de rapporteur général, le MoDem Olivier Falorni tient la corde. Légitime pour son camp. Logique, conviennent les opposants à cette réforme, notamment chez LR.

 

Le député de Charente-Maritime, militant de longue date d’une aide active à mourir, auteur de deux propositions de loi pour «une fin de vie libre et choisie», en a discuté avec Sylvain Maillard. Le patron du groupe Renaissance, convaincu par ce choix, a demandé au Rochelais, ancien du PS, d’y aller en douceur, pas en franc-tireur. «Tu connais les différentes sensibilités du groupe, lui a-t-il glissé. De nombreux députés Renaissance cheminent, évoluent, ont besoin d’être pris par la main. Il faudra que le futur rapporteur général les rassure pour que chacun avance tranquillement.» Falorni joue aussi le débat apaisé : «Je continuerai à avoir des convictions, sans imposer de certitudes. Je ne veux pas braquer, il ne s’agit pas d’opposer les progressistes aux rétrogrades.»

 

Si ces deux nominations se concrétisaient, Renaissance récupérerait les rapports thématiques sur les trois parties du texte (soins palliatifs, droits des patients en fin de vie, aide à mourir). Dans l’idée de rassembler large, Maillard réfléchit à la possibilité d’en confier un à l’opposition. Côté gouvernement, c’est la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, qui portera le projet de loi. Avec la foi des convertis, l’ex-LR est très mobilisée. «Le sujet me passionne», a-t-elle glissé à Falorni quand ils en ont discuté. En attendant les débats dans l’hémicycle, à partir du 27 mai, la commission spéciale devrait commencer ses auditions la semaine du 22 avril, en pleines vacances parlementaires. Maillard a prévenu les députés qui souhaiteraient bosser en pointe sur le sujet : il leur faudra tirer un trait sur leurs congés.

 

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