Proposition de loi visant à renforcer les sanctions pénales à l’encontre des pyromanes responsables d’incendie volontaire et des responsables d’incendie involontaire

Alors que les conditions climatiques tendent à rendre les feux de forêt de plus en plus récurrents et surtout plus difficiles à combattre pour nos sapeurs‑pompiers, il convient de tout mettre en œuvre pour anticiper et réduire au maximum les départs de feu.

 

Si les départs de feux involontaires existent, certains sont volontaires ou du fait de pyromanes comme ce fut récemment le cas dans l’Hérault où l’homme était un élu, forestier et sapeur‑pompier.

 

Ce type d’agissements ne peut être toléré face aux risques pour la sécurité des biens et des personnes, mais aussi contre l’environnement.

 

Le régime juridique actuel, défini à l’article 322‑6 du Code pénal réprime « le fait de détruire, dégrader ou détériorer volontairement un bien appartenant à autrui par l’effet d’une substance explosive, d’un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes » par :

– Dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende ;

– Quinze ans de réclusion criminelle et 150 000 euros d’amende lorsqu’il s’agit de l’incendie de bois, forêts, landes, maquis, plantations ou reboisements d’autrui intervenu dans des conditions de nature à exposer les personnes à un dommage corporel ou à créer un dommage irréversible à l’environnement ;

– Quinze ans de réclusion criminelle et à 150 000 euros d’amende lorsque l’infraction a entraîné pour autrui une incapacité totale de travail pendant huit jours au plus ;

– Vingt ans de réclusion criminelle et 150 000 euros d’amende lorsque l’infraction est commise en bande organisée, lorsqu’elle a entraîné pour autrui une incapacité totale de travail pendant plus de huit jours, ou lorsqu’elle est commise en raison de la qualité de magistrat, de militaire de la gendarmerie nationale, de fonctionnaire de la police nationale, des douanes ou de l’administration pénitentiaire ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique, ou de sapeur‑pompier professionnel ou volontaire, de la personne propriétaire ou utilisatrice du bien ;

– Trente ans de réclusion criminelle et de 150 000 euros d’amende lorsqu’elle a entraîné pour autrui une mutilation ou une infirmité permanente ;

– La réclusion criminelle à perpétuité et de 150 000 euros d’amende lorsqu’elle a entraîné la mort d’autrui.

 

Un cumul de circonstances aggravantes est par ailleurs prévu par le Code pénal, entraînant une nouvelle aggravation des peines pour les cas susvisés lorsqu’il s’agit de l’incendie de bois, forêts, landes, maquis, plantations ou reboisements d’autrui, et lorsque les faits sont commis pour un motif raciste ou sexiste (les peines sont alors portées respectivement à vingt ans, trente ans et à la réclusion criminelle à perpétuité).

 

Toutefois, les peines ne sont pas toujours bien appliquées notamment en matière d’emprisonnement et il demeure un manque de suivi médical des personnes pyromanes.

 

En matière de départ de feu involontaire, la peine la plus fréquemment prononcée est l’amende. Le montant moyen de l’ensemble des amendes fermes prononcées est de 584 euros. Dans le cas de victimes et de possibles peines d’emprisonnement, le quantum moyen d’emprisonnement ferme est de huit mois. Des mesures ou sanctions éducatives à l’encontre de mineurs peuvent être prononcées. Les autres peines prononcées sont des peines de jour‑amende, de sanction‑réparation et de travail d’intérêt général.

 

Ce type d’acte délibéré ou par inadvertance ne peut plus être toléré d’autant plus à l’heure du réchauffement climatique.

 

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