Proposition de résolution en soutien au mouvement pour la liberté du peuple iranien

Le 16 septembre 2022, Mahsa Jina Amini, une jeune Iranienne de vingt‑deux ans, mourrait à la suite de son arrestation trois jours plus tôt par la police des mœurs de la République islamique d’Iran pour « non‑respect du port obligatoire du voile ». Sa mort tragique, devenue le symbole de la lutte contre le régime et la répression qu’il impose dans le pays, a fait se soulever la nation iranienne.

 

Depuis cette date, le peuple d’Iran ne décolère pas et continue son combat inflexible pour ses droits, au cri de « Femme, vie, liberté ». Chaque jour, les Iraniennes et les Iraniens manifestent dans les rues au péril de leur vie.

Le visage de ce mouvement, que l’on peut qualifier de révolutionnaire, est celui de toutes les femmes iraniennes, victimes d’un régime théocratique qui bafoue leurs droits et libertés jusqu’à leur imposer un code vestimentaire strict. Malgré la répression permanente, elles luttent avec abnégation et rappellent qu’il n’y a pas de liberté sans liberté de la femme. Les victimes de cette répression sont les symboles de la révolution à l’œuvre, à l’instar de Roya Pirayi dont la mère a été tuée par le régime, ou encore de Nasrine Sotoudeh, avocate condamnée par la justice iranienne et menacée d’emprisonnement.

 

C’est la société civile iranienne tout entière qui se lève contre l’autoritarisme et l’intégrisme religieux érigés en politique d’État par les responsables de la République islamique.

 

Devant l’ampleur de ces manifestations pacifiques, les forces de sécurité et de police iraniennes n’ont pas hésité à faire un usage généralisé, intentionnel et disproportionné de la force. Cette répression brutale a déjà entrainé la mort de centaines de personnes ainsi qu’un grand nombre de blessés. De nombreuses organisations non gouvernementales ont recensé le décès de plus de cinquante enfants depuis le début de la contestation populaire. Plusieurs milliers d’arrestations ont également eu lieu à travers tout le pays.

 

Ce recours abusif à la force de la part du régime iranien, à l’encontre de sa propre population, s’est doublé d’une violation injustifiable de la liberté d’expression, incarnée par le contrôle étroit – voire la coupure totale – de l’accès à internet et du réseau mobile. Au moins, cinquante et un journalistes ont par ailleurs été arrêtés pour avoir rempli leur devoir d’information.

 

Des ressortissants français ont également été victimes de l’arbitraire des autorités iraniennes. Sept citoyens français sont ainsi actuellement détenus en Iran, parmi lesquels Cécile Kohler et son époux Jacques Paris. Arrêtés en mai dernier, ils sont actuellement accusés, sans fondement, d’espionnage par le régime, des aveux leur ayant été extirpés sous la contrainte.

 

Devant cette situation intolérable, la France, forte de ses valeurs universelles qu’incarne sa devise « Liberté, Égalité, Fraternité », se doit de porter un message de solidarité et de fraternité au peuple iranien.

 

Cette résolution vise à apporter le soutien de l’Assemblée nationale au combat des femmes et des hommes d’Iran dans leur aspiration légitime au respect de leurs droits et libertés fondamentales, face à la répression orchestrée par un État théocratique. La présente résolution a également pour but d’appeler les autorités iraniennes à respecter leurs obligations internationales.

 

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