Sud Ouest – Fin de vie : l’Assemblée vote pour de nouvelles « maisons d’accompagnement »

L’Assemblée nationale a voté ce vendredi en faveur de la création de « maisons d’accompagnement », un nouveau type d’établissement médico-social à mi-chemin entre hôpital et domicile pour accueillir des personnes en fin de vie. Ce dispositif est l’une des mesures du projet de loi fin de vie en cours d’examen au Palais-Bourbon. Ce deuxième article a été adopté par 46 voix contre 17, et combattu par des élus de droite et d’extrême droite qui y voient des « maisons de la mort ».

 

Les maisons d’accompagnement auront « vocation à accueillir douze à quinze personnes », avec « un ratio d’un » patient « pour un » professionnel de santé, a affirmé la ministre de la Santé, Catherine Vautrin. Elles doivent permettre une « prise en charge globale » de personnes dont « l’état pathologique » grave mais stabilisé ne relève plus d’un accueil hospitalier, mais qui « malheureusement ne peuvent pas rentrer à domicile ».

 

Si les patients la demandent, l’aide active à mourir y serait possible sous conditions, comme à domicile. C’est pour cette raison que des députés LR et RN ont pilonné la mesure. Au RN, Philippe Ballard s’est indigné d’une « véritable croisade pour l’euthanasie et le suicide assisté ». Chez LR, Philippe Juvin « ne comprend toujours pas ce qu’on fera précisément » dans ces maisons.

Gauche et élus du camp présidentiel ont au contraire défendu ces nouveaux établissements « d’humanisme », pour « bénéficier de soins » et de « moments avec ses proches ».

 

L’Insoumise Danielle Simonnet a fustigé une « obsession de LR et du RN contre l’aide à mourir » : « arrêtez d’essayer de faire peur en faisant croire que dans ces maisons d’accompagnement on sera obligé de recourir à l’aide à mourir, ce sera sur la base de la volonté personnelle ». Le communiste Pierre Dharréville a soutenu ces maisons en demandant qu’elles ne se « transforment pas en maisons principalement destinées à pratiquer l’aide à mourir ».

 

a ministre Catherine Vautrin a souligné que des unités de soins palliatifs ou des établissements sociomédicaux sont déjà gérés par le secteur lucratif. Elle a aussi égrené des garde-fous : cahier des charges, contrôles, tarification établie par les agences régionales de santé.

 

Mais une coalition des oppositions a repoussé l’amendement. Ce n’est « pas possible de faire du profit sur la fin de vie, c’est une ligne rouge », avait insisté l’écologiste Sandrine Rousseau.

 

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