Sud-Ouest – Fin de vie : un riche et profond débat réunit plus de 250 personnes à Anglet

Plus de 250 personnes ont participé au débat organisé mercredi soir à l’Espace de l’Océan sur le thème « regards croisés sur la fin de vie », avec des témoignages forts
 

En décidant d’organiser une soirée débat sur le complexe et délicat thème de la fin de vie, la députée de la 5ᵉ circonscription des Pyrénées-Atlantiques, Florence Lasserre (MoDem) n’avait pas la certitude de mobiliser beaucoup de monde. Plus de 250 personnes sont venues mercredi à 19 heures, à l’Espace de l’Océan. Il a fallu ajouter de nombreuses chaises.

Le sujet ne laisse pas indifférent, à l’heure où un nouveau projet de loi doit venir devant l’Assemblée nationale, dans quelques jours.

 

Antoine Mesnier, médecin et compagnon de la journaliste et médecin, Marina Carrère d’Encausse, présent dans la salle, a été le premier intervenant. Il a évoqué la maladie de Charcot qui le frappe. « Je l’ai pris avec force et j’ai décidé de m’en aller. »

Il a dit aussi son bonheur de vivre au Pays basque. « Il y a un mois de ça, sorti de mon café avec tous mes bérets, j’ai fait un infarctus. J’ai tout fermé chez moi. Je me suis dit, je vais mourir. Puis je me suis dit, ici, je suis heureux, et j’ai envie de vivre. Voilà, c’est tout. » Il a exprimé en peu de mots la complexité du sujet.

Anne Cadier, médecin dans l’équipe mobile de soins palliatifs du Centre Hospitalier de la Côte basque, a fait part de son expérience et expliqué les conditions dans lesquelles il est fait appel aux directives anticipées, « rédigées par le patient et lues que lorsqu’il n’est plus en mesure de le faire. »

Nathalie Le Gall, médecin à l’unité de soin palliatif du Centre médical Annie Enia, à Cambo, a elle aussi retenu l’attention en évoquant la sédation profonde et continue de patients, jusqu’au décès. « On en a toujours fait. La différence avec la loi Clayes Leonetti (adoptée en 2016 : NDLR), est de le faire à la demande du patient. »

 

Le docteur Pierre Canellas, anthropologue de la santé, a abordé les dimensions éthiques et morales de la fin de vie. « Tous les monothéismes sont opposés à l’euthanasie », rappelait-il, en ajoutant « que ce n’est pas aussi simple que ça, avec 50 % des catholiques qui sont favorables à l’évolution de la loi. » Il soulignait que chez les protestants et dans le Judaïsme, le débat est ouvert.

 

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