Sud Ouest – Gouvernement Lecornu : quels députés de Charente-Maritime voteront la censure ?
Trois députés du territoire sur cinq ne la voteront pas. Les deux textes seront débattus jeudi 16 octobre.
Olivier Falorni, député Les Démocrates de la première circonscription (La Rochelle – Ré)
« J’avais dit en septembre que je ne censurerai pas de gouvernement, qu’il soit de gauche ou de droite (RN et LFI exceptés) d’ici 2027. La dernière censure a coûté 12 milliards d’euros à notre pays. Peut-on se permettre à nouveau une telle facture ? Non. Le Premier ministre a annoncé le renoncement au 49-3. Nous pourrons donc faire notre travail de parlementaire. Alors soyons des législateurs, pas de censeurs ! »
Benoît Biteau, député Europe Écologie Les Verts de la deuxième circonscription (Rochefort – Aunis)
« On ne peut pas cautionner qu’un chef d’État ne suive pas le résultat des urnes et ne désigne pas un ou une Premier ministre issu de la gauche et des écologistes. C’est le sens du vote de la motion de censure que les écologistes se sont engagés à voter jeudi et je ne tremblerai pas. Cependant, il n’y a rien d’évident dans le vote de cette motion de censure, car certaines concessions ont été faites, et grâce à la ténacité des syndicats depuis trois ans et les négociations engagées par la gauche et les écologistes avec Sébastien Lecornu sur le dossier de la réforme des retraites, les Françaises et les Français vont bénéficier d’une suspension de cette réforme injuste et antisociale. Je ne ferai donc ni partie de ceux qui fustigent les socialistes, qui ont accepté trop peu de concessions pour ne pas censurer un gouvernement qui le mérite, ni de ceux qui fustigent la stratégie insoumise qui priorise sur la figure du chef de l’État. Les uns ont préféré un petit pas (qui compte quand même beaucoup pour certains), d’autres ont privilégié un pari du grand soir. »
Fabrice Barusseau, député PS de la troisième circonscription (Saintes – Saint-Jean-d’Angély)
« Je ne vais pas voter la censure, pour plusieurs raisons. Sur les retraites, cette suspension n’est pas un détail pour les trois millions et demi de personnes concernées. Certes, ce n’est pas une abrogation, mais pour ça, rendez-vous en 2027. Pour le budget, qui était une catastrophe pour nous, tous les espoirs sont permis. Dans le débat, il y a l’instauration de la taxe Zucman. À nous de dégager une majorité sur ce type de propositions. Il y a aussi toutes les réactions que je recueille au quotidien, dans ma circonscription, de gens qui n’en peuvent plus de cette instabilité, d’entrepreneurs dont le carnet de commandes est vide. Le monde économique va s’écrouler si on continue comme ça. Si on censure, il y aura une loi spéciale pour le budget, avec des choses pas acceptables en l’état, et des élections qui ressortiront avec une majorité LR et Rassemblement national. Si cette majorité arrive au pouvoir, je ne pense pas qu’on ait un budget plus tourné vers les gens. Si le gouvernement ne tient pas ses engagements, si la copie est détestable, la censure reste une arme à portée de main du Parti socialiste. On n’hésitera pas à la dégainer. »
Pascal Markowsky, député RN de la quatrième circonscription (Haute-Saintonge)
« Il n’y aura aucune surprise de notre côté, on va censurer. Il faut plutôt voir avec nos amis des Républicains, qui sont en train de nous trahir et de trahir leurs troupes. Même leurs électeurs ne sont pas d’accord avec eux, ils s’autodétruisent. Il n’y a plus rien de politique, ils essaient juste de gagner quelques mois. »
Christophe Plassard, député Horizons de la cinquième circonscription (Royan – Oléron)
« Nous n’avions pas de consigne au sein d’Horizons et j’ai choisi de ne pas voter la motion de censure. Mon choix est en grande partie basé sur la stabilité. Je suis en contact permanent avec les habitants, les commerçants, les chefs d’entreprise et ils veulent y voir plus clair pour investir, emprunter, aller de l’avant. Même s’il y a des désaccords, je préfère qu’il y ait un gouvernement et qu’on discute du budget. C’est une question de responsabilité car étant dans la commission des finances, je sais ce que ça coûte de décaler un budget : 15 milliards ! Il n’y a donc aucun bénéfice à être sans budget. »