Sud Ouest – La Rochelle : la loi sur la fin de vie ou la mairie ? Le dilemme d’Olivier Falorni

Le brouillard politique à Paris n’aide pas le député à trancher. Quel sacrifice faire ? Le choix ne pourrait être plus cornélien.

 

Les planètes ne pourraient être plus mal alignées. À un peu plus de cinq mois des élections municipales, Olivier Falorni voit inexorablement s’approcher le moment où il devra faire l’impossible choix : mener à son terme la proposition de loi sur la fin de vie – sa grande œuvre législative – ou conduire une liste aux prochaines élections municipales – son grand projet rochelais. Le député de La Rochelle ne pouvait connaître plus douloureux dilemme.

 

Ce choix cornélien ne serait toujours pas tranché selon son entourage. L’élu navigue à vue. L’absence de gouvernement ne fait qu’épaissir le brouillard et les signaux provenant du Palais du Luxembourg, prochain point d’étape, ne sont pas encourageants.

 

Sur le papier, l’affaire pourrait être réglée à la fin du mois. Le Sénat pourrait examiner le texte en commission le 7 ou le 8 octobre et en séance le 19 ou le 20 octobre. La Chambre haute n’y toucherait pas une ligne qu’il serait définitivement adopté et Olivier Falorni se verrait libre de revêtir le costume de candidat aux municipales. Mais Noël n’est que dans deux mois et en politique il est vain de croire au miracle. Les propos de sénateurs du groupe majoritaire – Les Républicains – promettent un chemin miné. Tout augure d’un retour à l’Assemblée et auquel cas, le sort de la loi ne sera pas scellé avant un an. C’est sans compter le spectre d’une nouvelle dissolution qui remettrait une seconde fois l’ouvrage sur le métier.

Dans le marasme politique national, Olivier Falorni se fait stoïcien. Ne pouvant agir sur nombre de paramètres, il agit ce sur quoi il a prise, s’évertuant d’un côté de convaincre les sénateurs, de l’autre de préparer son éventuelle campagne. Il rencontre des élus du territoire, critique depuis le printemps plus qu’il ne l’a jamais fait la majorité fountainiste… Il s’active sur les deux fronts.

 

Si depuis sa défaite de 2020, il a toujours pris soin de taire – du moins publiquement – ses ambitions municipales, il a suffisamment pris soin de laisser planer l’idée qu’il y retournerait pour que nombre de Rochelais n’imaginent pas autre chose qu’une candidature. Cette stratégie se retourne aujourd’hui contre lui, le soumettant à davantage de pression. « À la fois il adore sa ville, à la fois il est engagé dans un processus législatif fragile. Bref, c’est la m… », rit jaune un de ses soutiens. D’autant que son poulain, 53 ans en mars prochain, profite d’un contexte politique à La Rochelle assez favorable. Pas de quoi faciliter le choix.

 

Une troisième voie s’offre à lui : être candidat aux municipales mais siéger comme simple conseiller municipal jusqu’à l’adoption du texte – la loi ne lui interdit pas d’appartenir à une assemblée municipale, tant qu’il n’exerce pas de fonction exécutive. Mais cette piste ne serait pas pour lui plaire, ne serait-ce que sur le principe. Sans compter l’usage qu’en feraient ses adversaires. Cette option serait, pour l’heure, écartée, l’amenant lentement mais sûrement vers l’obligation de sacrifier le père ou la mère de toutes ses batailles.

 

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