Surd-Ouest – « Extralocal » : « en France, 21 départements sont encore sans soins palliatifs »
Exclu du PS il y a 11 ans pour avoir refusé de se retirer face à Ségolène Royal, Olivier Falorni, élu indépendant de centre gauche, porte aujourd’hui le projet de loi sur la fin de vie, voulu par le président Emmanuel Macron.
Quand on lui demande, selon le questionnaire de Proust habituel du début d’émission, quelle est la loi la plus inspirante, Olivier Falorni n’hésite pas à évoquer celle de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). « Avant 1975, les femmes qui voulaient avorter avaient deux choix : entrer dans la clandestinité, ou partir à l’étranger. Une hypocrisie, où l’on fermait les yeux sur une réalité. Ça me rappelle la situation actuelle, quand on parle d’euthanasie, explique le député. Mais je ne me prends pas pour Simone Veil », sourit-il.
Nommé président de la mission d’évaluation de la loi Claeys-Leonetti, votée en 2016, le député a rendu sa copie fin mars. Concluant que la loi répond à la majorité des questions sur le sujet, mais demandant d’aller plus loin sur certains points.
Si les mentalités changent, il reste des progrès à faire pour entourer et assister les malades en fin de vie. « En France, 21 départements sont encore sans soins palliatifs », explique Olivier Falorni. Soulignant aussi une méconnaissance des directives anticipées (laisser des instructions à ses proches) et un recours très limité à la sédation profonde et continue jusqu’au décès.
Issu d’une famille italienne, qui s’est installée en France pour « échapper au fascisme », Olivier Falorni, 51 ans, fait de cette loi, qui sera débattue dans quelques mois à l’Assemblée nationale, son grand combat. Et se concentre sur la prévention. « J’espère que l’on évitera la violence des propos qui ont eu lieu lors de la loi Veil », dit celui qui se fait régulièrement traiter de « Falorni-nazi » par les opposants au débat sur l’euthanasie et le suicide assisté.
