Le Petit Bleu d’Agen – Le 2 novembre, la « Fête des morts » dans la dignité…
Gravement malades, certains patients, ou leurs familles, demandent qu’une loi autorisant une mort digne et décidée en responsabilité soit enfin votée en France. Ce 2 novembre, l’ADMD interpellera à nouveau l’Etat.
L’Église catholique commémore tous les fidèles défunts le lendemain de la Toussaint, soit le 2 novembre. Cette « Fête des morts » explique le fleurissement des tombes dans les cimetières. Mais la date a aussi été choisie par l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) pour attirer l’attention du grand public sur une question (celle de l’euthanasie) agitant la société depuis des décennies. L’ADMD plaide pour que le cadre législatif soit plus large, « pour que chaque Française et chaque Français puisse choisir les conditions de sa propre fin de vie, conformément à ses conceptions personnelles de dignité et de liberté ».
A l’occasion de cette « 16e Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité », l’association met en avant son slogan : « Les Français en ont marre d’attendre. » Selon elle, « alors que le dernier sondage Ifop (juin 2023) les donne favorables à 90 % à la légalisation de l’euthanasie et à 85 % à la légalisation du suicide assisté (respectivement 8 3% et 79 % chez les moins de 35 ans), alors que les médecins se déclarent favorables à 71 % à la légalisation de l’euthanasie et au suicide assisté, alors que les députés, en avril 2021, ont voté à près de 80 % l’article 1er de la proposition de loi d’Olivier Falorni visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté, il n’est plus urgent d’attendre ; il est maintenant urgent de faire. Urgent de faire pour éviter les drames de la fin de vie qui émaillent trop souvent l’actualité et que connaissent malheureusement les Français depuis trop d’années. »
L’association se fait l’interprète du silence, a priori assourdissant, des Français. Le droit de mourir serait constitutif du principe liberté-égalité-fraternité : « Ils n’en peuvent plus d’attendre une loi de liberté qui devra proposer un accès universel aux soins palliatifs et la légalisation de l’aide active à mourir. Ils n’en peuvent plus d’attendre une loi d’égalité qui autorisera l’euthanasie et le suicide assisté. Ils n’en peuvent plus d’attendre une loi de fraternité qui permettra l’aide active à mourir pour toute personne arrivée en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, même en l’absence de décès attendu à brève échéance. »
« Cette loi sur la fin de vie, on nous l’annonce depuis plusieurs mois, et elle a été repoussée plusieurs fois, ajoute Jacques Vialettes, responsable de l’ADMD 47 (qui compte quelque 400 adhérents). La Convention citoyenne, début 2023, a pourtant mis en avant la volonté des Français de voir cette loi votée ». Un projet de loi doit être présenté en décembre par le gouvernement, mais son contenu n’a toujours pas été dévoilé.
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