Huffington Post – Texte sur la fin de vie : la Convention citoyenne réclame la reprise de l’examen du texte

Les membres de la convention lancée il y a deux ans regrettent que le texte sur la fin de vie ait été balayé par la dissolution de l’été.

 Si le texte sur la fin de vie divise, les conditions de son retour aussi. Mis sur pause à cause de la dissolution du mois de juin sans avoir pu être examiné par les députés, il doit revenir sur la table des débats. C’est en tout cas ce que souhaite la Convention citoyenne sur la fin de vie, lancée en 2022.

Dans les colonnes de La Tribune dimanche ce 17 novembre, ses 184 membres plaident pour que les discussions reprennent avant la fin de l’année. Ce devrait être pour la fin janvier, selon une annonce faite par le gouvernement et la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet. « Le débat parlementaire sur la fin de vie ne saurait souffrir d’autres reports ou retards », écrivent les membres de la Convention dans une tribune publiée par l’hebdomadaire. Selon eux, « le vote de cette loi reste indispensable pour renforcer les droits des malades et les soins palliatifs, et beaucoup ont reconnu les avancées de ce texte en la matière ».

Sauf que le retour du texte à l’Assemblée ne se fait pas sans heurts. Au même moment ce dimanche, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau expliquait sur RTL qu’à titre personnel, il ne le souhaitait pas. « Pour ce qui me concerne, je ne crois pas » qu’il faille de nouveau examiner la loi sur la fin de vie, a déclaré le locataire de la place Beauvau, partisan des soins palliatifs. « Je crains que ce ne soit pas un texte pour la fraternité », a-t-il expliqué, en référence aux propos d’Emmanuel Macron qui, en mars, avait parlé d’une loi de fraternité.

Reste que la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet est un fervent appui du texte. Elle répète depuis cet été qu’elle est favorable à un réexamen de la proposition de loi, qui partirait de la version déposée par Olivier Falorni et non de celle du gouvernement. Les travaux devraient être relancés le 27 janvier. « Il y aura quinze jours de débat dans l’hémicycle et des travaux en commission en amont. C’est ce que nous avions prévu lors de la mandature précédente », a exposé samedi 16 novembre la présidente de l’Assemblée dans une interview à Ouest-France, prenant soin de préciser qu’elle présiderait elle-même « tous les débats ». Elle rappelle qu’elle était signataire du texte, comme 224 autres parlementaires.

Auprès du même journal, le Premier ministre Michel Barnier révélait en début de semaine qu’il était « plutôt dans l’idée d’utiliser le travail qui a été fait », même s’il juge « contestables » certains amendements adoptés. Le texte devra « particulièrement » prendre en compte le point de vue des soignants s’il se veut équilibré, a-t-il notamment insisté. « Alors débattons-en ! C’est au Parlement de se prononcer », lui répond Yaël Braun-Pivet. Si l’on en croit les tergiversations, les doutes et les désaccords qui s’expriment, on peut s’attendre à des discussions plutôt animées dans l’hémicycle fin janvier.

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