Le Phare de Ré – O. Falorni : « La composition du gouvernement n’est pas satisfaisante »

Le Phare de Ré. Vous souhaitiez un gouvernement d’union des gaullistes aux socio-démocrates. Que vous inspire celui nommé ?

 

Olivier Falorni. J’ai toujours préféré me prononcer sur les actes que faire des procès d’intention, je ne jugerai donc pas la politique de Michel Barnier avant sa mise en œuvre. Mais la composition du gouvernement n’est pas satisfaisante. Elle ne reflète pas l’union qui s’était manifestée à travers le front républicain. Ce gouvernement n’est pas à l’image de ce qui me semblait nécessaire pour le pays.

 

Un premier ministre de droite ayant été nommé, la gauche et notamment les socialistes ont refusé de le suivre. L’équation était compliquée…

Les appareils politiques ont joué un rôle plutôt nocif. Je pense qu’un homme comme Bernard Cazeneuve aurait pu faire cette union républicaine de façon plus large. Les socialistes n’auraient pas censuré son gouvernement et, autorité morale et homme d’État, il aurait aussi amené des hommes de la droite gaulliste. On ne va pas refaire l’histoire mais c’est un regret.

 

Pour la suite, vous annoncez que vous jugerez sur les actes. Lesquels ?

La déclaration de politique générale est importante mais ne détermine pas, d’autant plus pour ce gouvernement, ce qu’il y a à l’intérieur. J’attends de voir le budget et les projets de loi qui seront soumis. Je n’ai pas l’âme d’un censeur mais d’un législateur qui propose, soutient ou s’oppose quand il l’estime nécessaire. Tout dépendra des priorités. Michel Barnier a annoncé un gouvernement « républicain, de progrès et européen ». Ça me va si dans les faits ce n’est pas l’inverse.

 

Vous pensez à votre loi sur la fin de vie en parlant de progrès ?

Oui : je dis au premier ministre qu’il a l’occasion de le démontrer. Je connais la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq et, même si nous avons des divergences, je sais qu’à titre personnel elle est favorable à ce que ma proposition revienne à l’ordre du jour. Je sais aussi que le gouvernement compte de farouches opposants mais j’ai confiance : beaucoup de choses vont se passer à l’Assemblée nationale. Elle doit se saisir de son pouvoir d’initiative parlementaire et à l’occasion de montrer qu’un rassemblement peut se faire.

 

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